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YITRO: LE DON DE LA TORAH OU
LE PRINCIPE GENITEUR DU MONDE
 
 
Notre paracha contient ce qui peut être considéré comme le plus grand événement qu'ait connu l'humanité, en tout cas le peuple juif: le don de la Torah. Evénement de même portée que la création du monde , nous dit le Talmud: "D.ieu a posé une condition à la création du monde; Il a dit: Si Israël accepte la Torah, le monde continuera à exister. Sinon, Je le fais retourner au stade de tohu et bohu" (Traité Shabbat 88a). Non seulement le don de la Torah est d'une portée cosmique, mais en fait il est le soutien même de ce cosmos. Sans la Torah, le monde n'aurait pas pu perdurer, nous enseigne cet apologue. La Torah est donc l'épine dorsale de toute la structure de l'univers. Que lui vaut cette grandiose attribution? Et surtout, que doit-on y chercher, nous, êtres humains, lorsque nous nous approchons du Livre des livres?
Le mot Torah provient de la racine oraha, qui signifie enseignement. La Torah est l'enseignement que D.ieu a bien voulu délivrer au monde par l'entremise du peuple juif. Cet enseignement contient tous les grands principes qui permettent de gérer la vie du monde et des individus, du premier homme jusqu'au dernier. Cet enseignement est délivré sur quatre niveaux, que l'on appelle le PaRDeS, qui est l'acronyme de Pchat, Remez, Drach et Sod. Le pchat est le sens littéral du texte, le narratif conté à travers toutes les histoires qu'ont connues les hommes de la Bible. Ce premier niveau est accessible à tous avec un effort minimal de lecture et de compréhension du texte, accompagnés du commentaire indispensable de Rachi. Le second niveau-le Remez- s'occupe du sens allusif contenu derrière les mots du Pentateuque, et qu'on ne peut dévoiler qu'avec une étude sérieuse des commentateurs. Le troisième niveau, le Drach, est ce qu'on peut faire dire au texte, en s'aidant de l'exégèse des maîtres du Talmud et du Midrach; drach signifie en effet littéralement exiger: on "exige" du texte une interprétation quelquefois éloignée du sens premier du verset, mais que les maîtres d'Israël ont jugé nécessaire à la bonne compréhension du texte. Le quatrième niveau, enfin, le Sod, est l'enseignement ésotérique délivré par des maîtres à des élèves jugés suffisamment mûrs pour comprendre un message quelquefois ambigü[1], mais porteur du sens profond du texte biblique.
Pour être sûr d'avoir saisi un verset ou même ne serait-ce qu'un mot de la Torah, il faudrait avoir la certitude d'avoir épuisé tout l'enseignement contenu dans ce mot, et ce à travers les quatre couches de lectures possibles. Autant dire que ceci est quasiment impossible, compte-tenu non seulement de la somme impressionnante de commentaires déjà parus sur la Torah, mais aussi et surtout parce qu'il existe une possibilité quasi-infinie d'exégèses d'un mot par rapport à un autre, ou même de lettres combinées à d'autres. La Torah ne doit pas se lire seulement comme un livre délivrant des concepts et des notions écrits, mais aussi comme la Parole du D.ieu Vivant, c'est-à-dire un enseignement oral qui se renouvelle chaque jour, par l'interprétation qu'en font les Sages de chaque génération, en fonction de la façon dont la Bible interpelle chaque homme à travers sa problématique propre. C'est probablement le sens de la bénédiction que nous faisons lorsque nous sommes appelés à la lecture publique de la Torah: "Bénis Sois-Tu, Maître du monde… Qui nous donne (verbe au présent!) la Torah". La Torah nous est donnée chaque jour , en permanence, par l'interaction entre l'homme et D.ieu provoquée par l'étude du texte. Etude qui doit être vue, non pas comme une simple accumulation de connaissances, mais comme la création d'un lien avec la source de ce qui me donne la vie, quotidiennement. Ce lien fait de la Torah une source infinie d'enseignements. La Torah, comme l'homme, est la trace de l'Infini Divin dans le monde matériel.
 
Alors, face à cet Infini, comment peut-on, nous êtres humains, approcher ce texte? Tout d'abord, si D.ieu a donné la Torah aux hommes, c'est qu'Il considère que nous pouvons nous en approcher, et en retirer un grand bénéfice. La Torah a en commun avec l'homme qu'ils sont tous les deux (la Torah et l'homme) à l'image de D.ieu. Ils contiennent ce paradoxe de recéler dans un contenu fini (un livre, un corps), une parcelle d'infini divin: l'âme. D.ieu a octroyé à l'homme une âme qui lui permet de penser, de parler et d'agir; de même Il a inséré dans la Torah le principe de vie qui lui permet d'être non seulement un livre, mais aussi et surtout un enseignement éclairant chaque génération et chaque homme de toutes les générations. Cet éclairage n'est pas toujours chose aisée à acquérir. Il nécessite un travail en profondeur du texte, pour savoir ce qu'il veut bien nous dévoiler quant à notre compréhension du monde à une époque particulière et en un lieu particulier. Car ce qui était vrai il y a cent ans ne l'est plus forcément aujourd'hui. L'approche juive du texte n'est pas fondamentaliste: il y a inévitablement des significations différentes du même verset à des époques différentes. Un exemple classique de l'ubiquité du texte biblique nous est donné par les réponses divergentes de D.ieu face à l'exil, au temps d'Isaac et au temps de Jacob. Ecoutons le Rav Askénazi sur ce débat crucial: "A l'annonce que Joseph est encore vivant, Jacob se dirige alors vers l'Egypte et fait halte en chemin, à Béer-Chéva. Nous sommes au premier verset du chapitre 46. il s'arrête à Béer-Chéva et rend un culte, dit le verset, "au D.ieu de son père Isaac". Et c'est là que D.ieu s'adresse à lui pour le rassurer et confirmer son initiative. Le Midrach s'interroge sur la nécessité d'une telle confirmation. Pour le comprendre, il faut se référer aux premiers versets du chapitre 26 où la Torah nous raconte qu'Isaac lui-même, en un temps analogue de famine, avait pensé descendre en Egypte et en avait été empêché par une révélation qui s'éatait adressée à lui, précisément à Béer-Chéva. C'est pourquoi Jacob, à son tour, arrivé à Béer-Chéva sur son chemin vers l'Egypte, pris de scrupules, demande confirmation de son initiative.
De ce Midrach découle une leçon importante: quelle que soit l'analogie des circonstances, le chemin de vérité peut être différent. En un temps analogue dans les apparences, la réponse de D.ieu peut être différente. Et la question exacte, lorsque la Torah est interrogée, doit être d'abord: "En quel temps sommes-nous?". En ce cas, et quelle que soit l'apparence de famine, la question, est, doit être: "Sommes-nous au temps de Joseph, ou au temps d'Isaac?" Vivons-nous le récit du chapitre 46 de la Genèse, où la descente en Egypte était possible, ou celui du chapitre 26, où cette même descente était interdite? "[2].
C'est donc cette ubiquité qui fait du Pentateuque un texte "contenant" l'infini. Et que pouvons-nous retirer de ce goût d'infini?
Certains y voient essentiellement une orthopraxie, c'est-à-dire l'édification d'une série de règles définissant un comportement moral. Cet aspect est évidemment fondamental, et on ne peut accéder aux autres niveaux de Torah dont nous parlerons par la suite sans adhérer entièrement au mode de vie édicté par la Torah. C'est l'étude de la Halakha, de la loi juive, qui précise ce qui est permis ou interdit en toutes circonstances. La Halakha a fait dériver du texte biblique 613 commandements, que le Talmud et le Zohar mettent en corollaire avec le nombre d'organes humains, pour bien montrer qu'un homme doit s'engager de tout son corps et de toute son âme dans l'observance de ces règles (Traité Makot, p 23 b qui mentionne 248 organes et le Zohar I,170 b qui parle de 365 tendons). Mais cette approche reste néanmoins dans le domaine de la pensée humaine, duelle, qui oppose le pur et l'impur, le permis et l'interdit. La Torah, reflet de l'Unicité de D.ieu, recèle en elle une pensée moniste qui s'inscrit au-delà de l'édification de règles de conduite, même si celles-ci sont d'une importance capitale pour intégrer les voies de la Direction Divine.
Seconde possibilité: la Torah serait-elle un livre renfermant toutes les connaissances, et qu'il faudrait s'efforcer d'accumuler par une étude incessante? Cette vision de la Torah est certainement vraie: elle contient en effet la sagesse émanant du Créateur de tous les éléments du monde, et à ce titre recèle de façon directe ou indirecte toutes les sagesses, qui ne sont que secondes par rapport à celle de D.ieu. Mais celles-ci ne sont pas exposées de façon explicite par la Torah, son but n'étant pas d'être un livre de mathématique ou de médecine. Il ne faudra donc pas chercher à étudier les sciences dites profanes dans le texte biblique, mais il faut savoir que les principes directeurs de ces sciences sont contenus dans la Torah écrite et dans la Torah orale[3]. Non, la Torah n'a pas été donnée pour que nous accumulions des connaissances encyclopédiques et soyons les savants des nations. Mais sans cette étude, l'accession au degré le plus élevé de la Torah n'est guère possible. La Torah nous a enjoint de la lire et de l'étudier jour et nuit, et il n'existe pas de mitzva plus grande que le "limoud Torah". Mais cette étude ne doit pas être faite dans le but d'atteindre des performances intellectuelles. Elle est le passage obligatoire pour s'approcher de la Volonté Divine. C'est l'étude "lichma", pour son nom, et rien d'autre.
Cette étude "désintéressée" est le moyen indispensable pour tenter de s'approcher du but le plus profond que D.ieu nous a assigné: adhérer à Lui (dvékout). L'adhésion est en effet le but ultime, comme le dit la Torah elle-même: "C'est le Seigneur ton D.ieu que vous suivrez et que vous craindrez, vous garderez Ses prescriptions, vous écouterez Sa voix, c'est Lui que vous servirez, c'est à Lui que vous vous attacherez" (Deutéronome, 13, 5). Cet attachement se traduit non seulement par l'acquisition de toutes les qualités mentionnées dans le verset, telles que la crainte, le respect de Ses commandements, l'amour pour Sa Parole, mais aussi par un commandement positif de Lui ressembler. Le Talmud dit: "Comme le Seigneur est miséricordieux, toi aussi sois miséricordieux." D.ieu ensevelit les morts, rend visite aux malades; toi aussi, pratique ces mitzvot pour Lui ressembler" (Chabbat 133b, et Rachi sur Deutéronome 13,5). Le sefer Hahinouh a fait de cet enseignement talmudique le 611ième commandement. Le Ramhal enseigne également que le but ultime de la Torah est d'adhérer à D.ieu, afin que l'homme puisse se rapprocher de la Racine qui lui a donné la vie. "lorsque tu approfondiras le sujet, tu verras que la véritable perfection est seulement l'adhésion à D.ieu" (Mesilat Yecharim, la voie des justes, chapitre 1). Cette adhésion n'est possible que par l'étude de la "Elokout", c'est-à-dire la métaphysique qui se dégage du texte biblique. La Torah doit donc être vue avant tout comme le moyen d'accéder à la connaissance de D.ieu, et par là à adhérer à Lui. Tous les faits rapportés dans la Torah (aggadiques ou halakhiques) ne sont que l'enveloppe (le "malbouch") entourant le message profond délivré par l'explication ésotérique du Texte. A l'homme d'ouvrir cette enveloppe et de lire le message enfoui dans  et entre les lettres de la Torah. Chaque fait rapporté par la Torah n' a pas seulement un message éthique ou halakhique; il vient surtout nous apprendre comment D.ieu dirige le monde (hanhagat haolam).
Par ce commandement, toutes les directions ouvertes par la Torah se recoupent. Il faut pratiquer tous les commandements pour tenter de Lui ressembler; il faut étudier la Torah pour comprendre ce que signifie "ressembler à D.ieu". Et il faut tenter de s'élever au-delà de sa condition humaine pour tâcher de ressembler au Maître du monde, Qui dispense le bien pour faire avancer l'humanité vers la rédemption.
Par cela, le lien entre le Dispensateur de la vie et le récipiendaire de celle-ci, l'homme, sera indissoluble . Et la Torah est le moyen incontournable de faire arriver ce flux de vie divin jusqu'à l'homme. Comme le dit le Zohar, la Torah est le principe géniteur de la vie.

 
 
 
[1] Par exemple, les termes anthropomorphiques utilisés par les maîtres de la cabale, ou encore l'union entre D.ieu et Israël comparée à l'union entre un homme et sa femme. Pour un lecteur non averti, ces comparaisons pourraient prêter à confusion et entraîner dans son esprit une image presque humaine de D.ieu. Quant à notre étude ici, nous prenons le pari que le lecteur saura comprendre ces images au second degré et les intégrer dans un système de pensée sain(t)
 
[2] Rav Léon Askénazi- Manitou. Ki Mitsion, notes sur la paracha, Fondation Manitou, p 120-121
 
[3] Les exemples sont nombreux. Ainsi, le Talmud (Shabbat 75a) dit qu'il est essentiel d'étudier l'astronomie, et le texte cite des maîtres de la Guemara qui étaient experts en cette science. Il en va de même pour les mathématiques ou la médecine. Rappelons aussi l'exactitude du calendrier hébreu, agencé depuis l'époque de la Mishna.
 
 
 

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