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KI TISSA: LE VEAU D'OR,
OU LA RECHERCHE DE LA TRANSCENDANCE DANS L'IMMANENCE
 
La faute du Veau d'or, thème central de notre paracha, est à première vue incompréhensible. Comment un peuple, qui a vu de ses propres yeux la série de miracles que leur a fait D.ieu, depuis la sortie d'Egypte jusqu'au don de la Torah, en passant par l'ouverture de la Mer Rouge, comment ce peuple peut-il renier l'Auteur déclaré de tous ces miracles ?Car le but de tous ces événements gigantesques n'était que de faire connaître au monde entier qui est le véritable Dirigeant, et le rôle d'Israël est d'être le porte-parole du Maître du monde sur terre. Alors, y aurait-il ici, avec le Veau d'or, l'échec du projet divin?
Pour répondre à cette question, il faut d'abord analyser en profondeur la signification de cette faute. Pour cela, examinons les versets relatant cet épisode, et l'ordre dans lequel ils apparaissent. Au chapitre 32, verset 1, nous lisons: "Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne, et le peuple s'attroupa autour d'Aaron et lui dit :"Allons, fabrique-nous des dieux (elohim) qui marcheront devant nous, car voici Moïse, l'homme qui nous a fait monter du pays d'Egypte, nous ne savons ce qu'il est devenu." Le verset énonce donc clairement qu'ils cherchaient à remplacer Moïse, pour les aider dans leur cheminement, concret et spirituel. Ils avaient donc besoin d'intermédiaires entre eux et D.ieu. Il ne s'agit pas pour le peuple d'Israël de nier l'existence de D.ieu. Comment le pourraient-ils? Ce peuple qui a vécu directement la révélation de la Présence Divine sur terre ne peut pas, à moins d'une amnésie collective et totale, récuser le Divin comme Maître de toutes les actions dans ce monde. Non, ce qu'ils cherchaient, en demandant à Aaron de leur fabriquer des dieux qui marcheront devant eux, c'étaient des guides spirituels qui pourraient leur montrer les voies de D.ieu. Se croyant privés de Moïse, ce peuple encore esclave se sentait incapable de se diriger par lui-même[1]. Alors intervint le "erev rav", ou le grand mélange, c'est-à-dire les égyptiens qui étaient sortis avec Israël. D'aprèsle Zohar, ainsi que la majorité des commentateurs dont Rabbi Rabbi Yéhouda Halévy, l'auteur du Kouzari, c'est essentiellement le erev rav qui a fauté, entraînant avec eux quelques-uns d'Israël.
Selon cette explication, comment alors peut-on interpréter le courroux divin, qui menace d'exterminer entièrement le peuple? C'est qu'il s'agit néanmoins d'une faute grave, même s'ils ne sont pas allés jusqu'à nier l'existence de D.ieu. Ils ont mis en doute la direction divine dans le choix de son porte-parole, à savoir Moïse, et par ce biais ils ont donc jeté une ombre sur la toute-puissance de D.ieu à diriger le monde. Comme si les forces intermédiaires, telles les astres ou ce veau qui sortit du feu, commandaient de façon autonome…Bien que ne remettant pas en question l'existence de D.ieu, cette faute constitue néanmoins une atteinte aux fondements de la foi juive, qui énonce sans équivoque que D.ieu est le seul Maître dirigeant le monde[2].
Mais s'ils se sont trompés dans la façon d'interpréter le gouvernement et la direction de D.ieu dans ce monde, peut-être pourrait-on avancer à leur actif que ce gouvernement ne leur avait pas été clairement expliqué jusqu'à ce moment-là. Nous voyons une allusion à cela dans la requête que fait Moïse à D.ieu immédiatemment après la faute du Veau d'or. Il lui demande de lui révéler Ses voies: "Et maintenant, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître tes voies" (33, 13). Et Rachi de commenter: "Fais-moi connaître quelle récompense tu donnes à ceux qui trouvent grâce à tes yeux". Autrement dit, comment D.ieu dirige le monde et récompense ceux qui ont écouté Sa Parole. Même si la faute du Veau d'or constitue une chute dramatique dans l'histoire d'Israël, celle-ci n'est survenue que parce qu'il y avait un manque dans la compréhension dans la façon dont D.ieu dirige le monde. Moïse l'a bien compris, et ainsi il s'empresse de demander à D.ieu de lui faire connaître les voies de la Direction Divine dans le monde.
La symbolique du veau est aussi révélatrice de cette recherche. Le veau, fils du taureau, représente l'élément animal en contact avec la nature pour tenter de la modifier. Ce sont ces animaux qui labourent, remuent la terre pour en faire sortir ce qu'elle a de meilleur. Le Midrach nous révèle d'ailleurs que le veau d'or fut fabriqué à partir de l'image du taureau, par analogie à la vision d'Ezékiel où l'un des quatre animaux qui entouraient le trône divin était le taureau.(Chemot Rabba, 42, 5 et Ezékiel 1, 10). Ce qu'ils demandaient donc par l'intermédiaire de ce veau, certes très maladroitement et en enfreignant un des principes de la Torah, c'était de connaître comment D.ieu agissait sur la nature, comment le transcendant pénétrait l'immanent. Ils savaient que c'était Lui qui l'avait créée, mais ils ignoraient comment le lien fonctionnait entre le Maître du monde et la nature qu'Il avait mise en place. Ce n'est donc pas un hasard s'ils invoquèrent un taureau, symbole de la maîtrise de la nature, pour comprendre comment la Providence agissait sur cette dite nature. On sait aussi que le taureau représente Joseph, comme il est mentionné expressément dans le Deutéronome(33, 17): " Le taureau, son premier-né, qu'il est majestueux. Ses cornes sont celles de la licorne (du réem): avec elles il terrassera les peuples, tous ensemble jusqu'aux confins de la terre". Le taureau est l'apanage de Joseph car par lui adviendra la première phase de la rédemption, le Messie fils de Joseph. Et comme nous l'avons expliqué dans les péricopes Vayichlakh et Vayigach, cette première phase se caractérisera par la domination du monde de la matérialité par la sphère de la spiritualité. L'économie, la politique ou la science n'auront d'autre but que de révéler la toute puissance de D.ieu sur tous les événements du monde. Nous retrouvons donc encore le lien entre le veau d'or et la recherche de la Providence Divine dans le fonctionnement du monde terrestre. Le peuple cherchait à travers la figure de Joseph, qui avait déjà montré comment on pouvait sanctifier le matériel, la trace de l'empreinte divine dans le monde du quotidien et du profane. Ils invoquèrent donc l'emblème de Joseph, le taureau, et ils consacrèrent même toute leur fortune à cette quête, puisque le texte nous dit qu'ils jetèrent tout leur or dans la fournaise.
Voyant que le peuple n'était pas capable de se lier à son D.ieu sans intermédiaire, Il donna à Moïse deux commandements pour réparer la faute du Veau d'or, et qu'ainsi Israël puisse servir D.ieu dans la voie indiquée par Lui: le Tabernacle et le demi-shékel. Comme nous le verrons dans la prochaine paracha, le demi-shekel permit à Israël d'arriver très haut dans son rapprochement avec D.ieu. Quant au Tabernacle, il représente la Présence Divine sur terre, le lien le plus "concret" entre D.ieu et Son monde, comme nous l'avons développé dans la péricope précédente. Ces intermédiaires étaient donc nécessaires pour éviter au peuple de retomber dans la grave erreur de l'idolâtrie. Tel est, par exemple l'avis de Maimonide qui voit le Temple comme un moyen de lutter efficacement contre toutes les tendances idolâtres qui existaient au sein du peuple d'Israël, sorti tout droit du centre mondial de l'idolâtrie, l'Egypte (voir le Guide des Egarés, troisième partie, chapitre 45). Mais on peut aussi apporter la thèse de Nahmanide, qui voit le Tabernacle comme le but ultime de la création, puisqu'il représente la maison de D.ieu sur terre, donc la révélation de la Présence Divine parmi les hommes. Il ne peut y avoir de finalité plus élevée que celle-ci. Comment cette révélation pourrait-elle alors être a posteriori, parce que les Enfants d'Israël ont fauté, s'interroge le Ramban ?
On peut tenter de résoudre cette polémique par l'analyse de la fonction du mal dans le monde. Le mal est-il premier dans la création, ou bien n'apparaît-il qu' a posteriori, suite à des faiblesses humaines? Il faut différencier ici deux sortes de maux, comme le fait le Ramhal dans Daat Tvounot: le mal inhérent au principe de la création, que nous appellerons "ontologique", et le mal qui ne se dévoile qu'à la suite d'une défaillance de l'homme. Le premier est lié intrinsèquement à la création. En effet, qui dit création divine dit séparation entre D.ieu et Sa création, puisque celle-ci ne peut pas être identique à son Créateur. D.ieu étant l'Etre Parfait et Bon par excellence, ce qui est séparé de Lui a nécessairement un manque, et dans la perfection et dans le bien. Là est toute la tâche de l'homme: essayer en permanence de combler ce manque premier, ontologique. Il y a donc une potentialité de mal dans l'acte même de créer, puisque la créature est par essence éloignée de la Source du Bien. Il ne dépendra que de l'homme de transformer cette potentialité du mal soit en bien, soit en mal réel, ce dernier étant le second type du mal.[3]
Ainsi se trouvent expliquées les deux approches du Tabernacle, a priori et a posteriori. Pour Nahmanide, le Tabernacle est donné a priori par D.ieu, indépendammant de la faute de l'homme, pour annuler le mal ontologique de la création. En faisant régner D.ieu dans le monde de la création, ce mal premier sera en quelque sorte effacé, puisqu'il y aura une conjonction nette, concrète entre le Créateur et la création, et qu'ainsi la distance entre D.ieu et Son monde sera annulée. Alors que pour Maimonide, le Temple n'est là que pour réparer le mal "relatif", lié aux actions de l'homme. C'est pour cela qu'il voit les sacrifices comme la finalité de l'édification du Temple, alors que pour Nahmanide, celle-ci se trouve dans le Saint des Saints, entre les deux chérubins, où résidait la Présence Divine.

 
 
[1] Voir le commentaire du Ramban sue ce verset, qui parle d'une recherche d'un "moreh derekh", d'un guide sprituel, et non d'une véritable forme d'idolâtrie.
 
[2] Voir les treize principes de foi du Rambam, ou encore le livre des principes du Rav Joseph Albo, ou le "chné louhot Habrit" le Chla qui énonce les trois principes de base de la Torah: que D.ieu a créé le monde, qu'Il le dirige, et qu'Il a donné la Torah sur le Mont Sinai par l'intermédiaire de Moïse.
 
[3] C'est là le sens du verset , repris dans la prière du matin "Tu formes la lumière et crées l'obscurité, Tu fais la paix et crées le mal" (dans la prière , les Sages ont remplacé mal par tout). D.ieu crée le mal, mais à l'état potentiel, car il appartient au monde de la Bria, plus éloigné de nous: entre le monde de la Bria et notre monde, celui de la Assia, s'intercale le monde de la Yetsira, où il sera possible d'équilibrer les différentes tendances (yetzarim) soit vers le bien, soit vers l'opposé.
 
 

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