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MATOT-MASS'E: LES 42 ETAPES

DU DESERT OU LE CHEMINEMENT

VERS LA REDEMPTION

 
Le début de la paracha de Mass'é énumère les 42 stations dans lesquelles les Bné israël ont campées lors des 40 ans de pérégrinations dans le désert. D'aucuns peuvent s'étonner de voir la Torah, où chaque mot, chaque lettre sont censés contenir un  profond enseignement, égréner une série d'emplacements géographiques inconnus de tous. Mais c'est là où les choses semblent le plus dénuées de signification qu'il faut justement y chercher un enseignement caché, et valable pour toutes les générations![1]
Rachi nous explique que la Torah a choisi d'énumérer les 42 étapes pour mettre en avant la bonté de D.ieu face au peuple d'Israël. En effet, entre la faute des explorateurs, où D.ieu décide que cette génération devra mourir dans le désert, et la mort d'Aaron, c'est-à-dire pendant 38 ans, on ne trouve que 20 stations. D.ieu aurait pu choisir de les faire errer beaucoup plus!  
Mais au-delà de la miséricorde divine, n'y aurait-il pas un message supplémentaire à déchiffrer autour de ces 42 noms ? Car après tout, on peut apprendre que D.ieu est miséricordieux à partir de bien d'autres versets (comme par exemple après l'épisode du Veau d'or, où D.ieu pardonne et révèle les 13 principes de miséricorde). Rachi ne voudrait-il pas nous révéler quelque chose de plus que la bonté divine? Il semble nous dire que, avant et après la faute des explorateurs, la providence divine s'exerce avec la même acuité. On aurait pu penser qu'après le décret divin de faire mourir la génération sortie d'Egypte dans le désert, D.ieu aurait pu les laisser errer sans but, sans donner aucun sens à leurs tribulations et à leur vie tout entière. Or, il n'en est rien, nous dit Rachi: qu'Israël soit fauteur ou respectueux de la Parole Divine, D.ieu les accompagne toujours, et les entoure d'un même amour et d'une même attention pour leur destinée. La Providence Divine s'exerce en toute circonstance et en tout lieu, c'est ce que veut nous faire comprendre Rachi dans ce commentaire. Le Ramban abonde dans ce sens dans son commentaire: après avoir rappelé Rachi sur la miséricorde divine dans le désert, il ramène les paroles du Rambam dans le Guide des Egarés (troisième partie, chapitre 50) qui explique que D.ieu a ordonné à Moïse d'écrire dans la Torah toutes les 42 étapes du désert pour ancrer en Israël la foi dans les miracles prodigués par le Créateur lors de leurs pérégrinations; et le Ramban de conclure: "La rédaction de ces étapes dans la Torah est une ordonnance divine, et elles contiennent des secrets qui ne nous ont pas été révélés" (Ramban sur Bamidbar 33, 1). Autrement dit, l'énumération des 42 étapes du désert vient affermir la foi d'Israël dans la Providence divine et que la Main de D.ieu est présente dans tous les événements du monde, depuis la création jusqu'à la fin des temps.  Et si la Torah a énuméré toutes ces stations, c'est que chacune vient révéler un aspect par lequel  la Providence divine  s'exerce dans le monde.
Ainsi, la première station, Ramsès en Egypte, correspond au Halal panouï (ou l'espace vide primordial) qui apparaît avec le Tsimtsoum, lors de la création du monde[2]. Le mot Ramsès est lui-même une allusion à cela, puisque y apparaissent les lettres רע, signifiant le mal. L'Egypte représente le mal, et le mal premier se retrouve en potentiel dans le Halal panouï. Puis vient Souccot, qui représente le Kav, la lumière divine réintégrant le monde, après le tsimtsoum. Souccot correspond parfaitement à cette grande lumière primordiale, puisque c'est justement sous les souccot que l'on construit pendant la fête qui porte le même nom que nous sommes en contact presque intime avec la lumière divine irradiant le monde: le Zohar n'appelle-t-il pas la soucca "l'ombre de la Emouna"? Puis vient "Eitam, à l'extrêmité du désert", qui correspond à la première expansion de la lumière divine, les Igoulim[3], situés à l'extrêmité du halal. Ensuite, les Bné Israël campent à Pi Hakhérot, littéralement "la bouche de la liberté". Il faut y voir une allusion à la création de l'homme, qui tire sa force et sa ressemblance avec D.ieu par le biais du langage. En effet, lors de la création de l'homme  telle qu'elle est reprise dans le second chapitre de  Béréchit, D.ieu dit "qu'Il insuffla un souffle de vie dans les narines de l"homme, et il devint une âme vivante"; et Onquelos de traduire-commenter: "un esprit doué de langage". Le propre de l'homme, c'est donc le langage[4]. Ainsi, D.ieu fait camper les Bné Israël à la "bouche de la liberté" dès leur sortie d'Egypte, pour leur faire comprendre, par allusion, qu'ils sont en train de construire leur identité première, profonde, qui se cristallise autour de la parole, et qu'ainsi ils pourront acquérir leur liberté. Et cette construction de l'homme a son parallèle dans la construction des mondes à partir de la lumière divine et des Igoulim, Pi Hakhérot correspondant à la séfira Hokhma des Igoulim.[5]
Nous ne pouvons élaborer ici toutes les 42 étapes énumérées dans la Torah[6], mais nous voudrions insister sur deux points: la finalité de ces 42 étapes, et la signification du nombre 42. La dernière étape est celle de Arvot Moav. Il nous semble qu'il faut y voir une allusion à la rédemption de la fin des temps, avec le Messie fils de David. En effet, de Moav est sortie Ruth, qui comme on le sait s'est convertie au judaïsme, et s'est mariée avec Boaz pour engendrer la lignée qui amènera à  David, donc au Messie (voir Méguilat Ruth, dernier chapitre). Les 42 stations énumérées par la Torah représentent donc toute l'histoire du monde, depuis la Volonté créatrice du tsimtsoum jusqu'à la venue du Messie. Ceci apparaît aussi en filigrane à travers le nombre 42. Il représente en effet un des noms de D.ieu, tel que les Cabalistes le décrivent à propos des 42 mots du poème liturgique "Ana Bekoah" écrit par Rabbi Néhonia Ben Haqana au deuxième siècle de notre ère, et qui a été inséré dans la prière du matin et du chabbat soir. Les initiales des six mots qui composent chacune des sept phrases forment un des noms de D.ieu. L'ensemble de ces noms permet l'élévation de l'âme de la personne qui les récite d'un monde à un autre[7]. Le Ari zal décrit le nom de 42 comme celui capable d'entamer la réparation  de la brisure des Vases (voir Otzerot Haïm, Chaar Hanikoudim, chapitre 8). Le premier verset de ce poème fait allusion aux sept rois qui ont voulu dominer et ont ainsi provoqué la brisure des Vases. Les sept rois primordiaux sont une allégorie tirée de la Torah (Béréchit, paracha Vayichlakh, chapitre 36, versets 31-43) symbolisant les réceptacles créés par D.ieu pour permettre à la lumière divine de se déposer dans le monde après le tsimtsoum. Or ces rois voulurent dominer "avant que ne règne un roi d'Israël", c'est-à-dire qu'ils voulurent diriger  et emprisonner la lumière divine, alors qu'ils n'auraient dû être que des véhicules de la sainteté.  A cause de cela, se produisit la brisure originelle de ces réceptacles, ou, dans le langage de la Torah, la mort de ces rois. Tout le travail de l'homme consiste à  participer à la réparation de cette brisure originelle, par le biais de l'étude de la Torah, de la pratique des mitzvot, notamment de la Téfila, et par l'amélioration qu'il produira dans le monde, par ses actions spirituelles et matérielles. Le Nom Divin de 42 représente le début de ce tikoun, le Nom par lequel l'homme peut s'élever spirituellement. Ainsi, les 42 étapes des Bné Israël dans le désert ne sont pas de simples bornes géographiques; chacune représente l'ascension vers un monde toujours plus spirituel, plus pur que le précédent, le but étant d'arriver à la rédemption totale de la fin des temps. Lorsque nous lirons chaque année ces 42 étapes dans la Torah, tâchons d'y voir l'ascension spirituelle que chacun doit faire pour se rapprocher de sa rédemption personelle, et de celle du monde entier.     

 
 
[1] Ce principe est vrai pour tous les textes de la Tradition juive: la Bible , le Talmud, le Zohar et leurs commentaires. Et plus le texte semble vouloir dire quelque chose de banal, ou  de désuet, plus il faudra y chercher le profond message que les Maîtres ont voulu nous révéler, mais à travers un code que nous devons tenter de découvrir. Les Maîtres ont ainsi voilé à dessein leur message pour au moins deux raisons: pour que nous acquierrions la Torah  qu'après de longs efforts d'interprétation , et qu'ainsi Elle soit à nos yeux comme un trésor que nous aurons nous-mêmes déterrés de sa place secrète; et également pour Lui conserver son caractère polysémique, capable ainsi de répondre aux questions  renouvelées de chaque génération.
[2] Voir notre article sur la paracha Béréchit, où nous expliquons la création du monde d'après la théorie du tsimtsoum du Ari zal.
[3] Les Igoulim, littéralement les cercles, correspondent dans la cabale lourianique aux premières émanations de la lumière divine, du Kav. C'est à partir de ces cercles que vont se mettre en place toutes les structures de la nature, à l'opposé (ou plutôt en complémentarité) du Kav lui-même, d'où va émerger tout ce qui émane directement de la Source Divine, comme l'âme de l'homme. Les cabalistes voient dans l'intrication du corps et de l'âme chez l'homme l'homothétie de la création du monde par le Kav et les Igoulim.
[4] Voir à ce sujet le livre récemment sorti aux Editions Albin Michel du Professeur Benjamin Gross "L'aventure du langage" (notamment le premier chapitre: le déploiement de la parole dans l'univers biblique)
[5] La première séfira des Igoulim étant Kéter, celle-ci "apparaissant" avec la première station, Eitam. 
[6] Car ceci nous entraînerait dans des analyses très serrées de la création et de l'organisation des mondes telles qu'elles ont été développées par le Ari zal dans le Etz Haïm, analyses nécessitant un sérieux bagage dans la connaissance ésotérique. Le lecteur hébraïsant pourra se référer à l'œuvre du Rav Moshé Rafael Louria, Bet Gnazaï sur la Torah, article Introduction  à la Paracha Mass'é.
[7] Entre les quatre mondes décrits par le Ari zal (Assia, Yetsira, Bria, Atsilout). Cette "ascension" vient montrer la capacité qu'a l'âme humaine de se rapprocher de son Créateur, en tentant le temps de la prière d'élever  ses oripeaux physiques vers le monde du Bien et du Parfait (oripeau ne signifie-t-il pas étymologiquement "peau d'or"? D.ieu nous a donné une peau d'or pour que nous l'élevions vers Lui, pour que nous la transformions en lumière: עור-אור)  
 
 

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