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EMOR OU LE DEPASSEMENT DE LA NATURE PAR LE COHEN
 
Notre paracha s'ouvre avec la consécration des cohanim. Ceux-ci sont tenus à des règles visant au maintien d’un haut standard de sainteté pour les pontifes, puisqu’ils doivent servir dans le Temple et être sans cesse disponibles, c’est-à-dire en état de sainteté. Pour cela, il leur est interdit de se souiller par le contact avec un cadavre (à l’exception d’un proche parent pour tous les cohanim, mais le Cohen Gadol, lui, ne pourra même pas s’approcher du cadavre de ses parents). Ces lois, comme le reste de toutes les lois énumérées dans le livre de Vayikra, visent à élever l’homme au-delà de sa nature première, à rehausser et à intégrer toute sa corporéité vers un idéal de spiritualité et de sainteté. Les cohanim en général et le Cohen Gadol en particulier, incarnent cette élévation spirituelle. Un Midrach illustre bien cette notion : on exigeait du Cohen Gadol, en sus de ses qualités morales et spirituelles, d’être fort physiquement. Et pourquoi cela ? Parce qu’il devait soulever, dans une même journée, vingt-deux mille de la tibu de Lévi le jour de leur intronisation ! A priori surprenant pour un homme dont toute la vie devait être tournée vers l’intériorité et la spiritualité. Mais cet apologue vient signifier deux messages essentiels : que le Cohen Gadol devait associer force spirituelle et physique, pour être l’homme parfait servant D.ieu de façon parfaite ; et ensuite qu’il devait se surpasser, physiquement et spirituellement, pour accomplir sa tâche.
Ces deux notions sont fondamentales dans tout le judaisme. La perfection à laquelle la Torah nous enjoint doit toujours associer et spiritualité et matérialité. Il diffère en cela des religions qui voient la perfection ultime comme une grâce spirituelle que D.ieu accorderait à ceux qui se sont coupés des plaisirs matériels. La Torah, au contraire, prône la sanctification du matériel, et ce par l’accomplissement des commandements divins (les mitzvot). En effet, les mitzvot sont toujours liées à un acte matériel, que ce soit en liaison avec le corps de l’homme (comme par exemple le fait de porter les phylactères) ou avec le monde environnant (sanctification de la terre d’Israel par les mitzvot des différents prélèvements- troumot et maaserot). Les commandements permettent d’élever un simple élément matériel en un instrument au service de la Torah, et devient ainsi le support indispensable pour l’accession à la spiritualité.
Cette nécessaire combinaison du matériel et du spirituel a sa source dans la cabale. C’est le principe de la lumière qui doit s’enfermer dans des réceptacles pour être perçue (or vekelim). Le Ari zal nous enseigne qu’avant la création n’existait que la lumière divine qui emplissait tout. Il n’ y avait donc pas de place pour autre chose que cette lumière infinie et totale. Lorsque D.ieu décida de créer le monde, il rétracta Sa lumière, puis la fit réapparaître sous des formes limitées et bien définies : les séfirot. Celles-ci sont composées de lumière et d’un réceptacle, qui permet de recevoir une partie de la lumière divine, et ainsi de délivrer au monde de façon limitée et cohérente un des attributs de D.ieu. Si, en effet, il n’existait pas de réceptacle, le monde ne pourrait s’organiser, car il y aurait un « trop-plein » de lumière divine qui nous « aveuglerait ». Il y a donc nécessité ontologique à ce qu’il existe une limite à la création. Sans elle, point de création, puisqu’il n’y aurait qu’infini et donc pas de matérialité qui est par définition limitée dans le temps et l’espace.
 
Le second principe que nous apprenons de ce Midrach est la nécessité pour le Cohen Gadol de se surpasser, de dépasser les forces physiques et spirituelles « normales » pour remplir ses fonctions sacerdotales. Ceci est exigé par la Torah uniquement des cohanim, car ils ont été choisis par D.ieu pour leur haute tenue morale et spirituelle lors de la faute du veau d’or. En effet, seule la tribu des Lévi, dont est issue la famille d’Aaron qui donnera la branche des cohanim, n’avait pas fauté lors de ce tragique épisode. Ils se virent ainsi confier la tâche de servir D.ieu dans le Tabernacle, puis dans le Temple. Cette tâche, à l’origine, devait être remplie par tous les premiers-nés de toutes les tribus ; mais à la suite de leur participation à la faute du veau d’or, D.ieu décida de limiter ce rôle à la tribu des Lévi.
Nous voyons que D.ieu organise une stratification parmi le peuple d’Israel : les Cohanim, les Lévi et Israël. Cette différenciation semble aller à l’encontre du projet que D.ieu assigne Lui-même à tout Israel lors du Don de la Torah : tous doivent être « un peuple de prêtres et une nation sainte» (Chemot 19, 6).
En fait, la différenciation n’apparaît que pour mieux resserrer le lien qui doit unir toutes les familles d’Israel. Il existe en effet un lien intrinsèque entre tous les juifs, puisque tous proviennent de la même famille, celle d’Avraham, d’Isaac et de Jacob. C’est ce qui forme le fondement de la responsabilité collective d’Israel ; chacun doit en effet se sentir en partie responsable de ce qui advient au peuple juif. Chacun a sa part à jouer dans le processus historique d’Israel, et le tissu social qui se trame à la suite des agissements de chaque juif forme une toile reliée par autant de fils qu’il existe d’acteurs de ces actes. Ainsi, il faut comprendre le dépassement que D.ieu exige du Cohen Gadol comme un acte de plus grande responsabilité envers ses frères. Le Cohen Gadol est en effet celui qui rentrera dans le Saint des Saints le jour de Kippour, et ainsi fera descendre l’influence de la bénédiction divine sur son peuple pour toute l’année.
Le Ramhal nous enseigne que si les cohanim sont capables d’une telle fonction , c’est parce que leur âme provient d’une origine supérieure. Mais cette supériorité n’a qu’une fonction : celle de mieux se dévouer au service de son peuple. C’est ce que l’on appelle la messirout nefech, ou le don de soi pour l’autre. D.ieu a créé deux sortes d’âmes, les supérieures et les inférieures. Les âmes supérieures sont celles qui peuvent prendre sur elles le travail spirituel que les âmes inférieures ne fournissent pas, pour que le tikoun se fasse de toutes les façons, et à tout moment. " Les âmes supérieures doivent se sacrifier pour la sanctification du nom de D.ieu, car elles en ont la force, ce qui n'est pas le cas des autres âmes" (Guinezé Ramhal p 271). Et sur le don de soi, la messirout nefech, il ajoute: "Jérémie priait pour sa génération, car elle n'était pas méritante…Chaque homme doit se sacrifier, quand il n'y en a pas d'autres qui peuvent le faire, même s'il lui semble qu'il pénètre le domaine de quelqu'un d'autre" (Adir Bamarom p 29).
La responsabilité collective a donc pour corollaire la notion de don de soi pour l'autre. Car le peuple d'Israel forme une seule entité organique, indissociable. Les différences existant entre les différentes âmes, ou les différentes tribus d'Israel ne sont que les multiples facettes d'une même origine, qui se subdivise pour mieux remplir les différentes fonctions que D.ieu a assignées à Son peuple. Cette dimension de peuple est tellement fondamentale qu'elle va conditionner toute la vie d'Israel. Au niveau halakhique, par exemple, la dimension la plus haute de la prière ne peut être atteinte que s'il y a un quorum d'au moins dix hommes (un mynian) qui prient ensemble: la kedoucha, le kadich ne peuvent être prononcés que si le mynian est présent. Ou encore, à propos de la tchouva: un individu voit sa tchouva acceptée immédiatement uniquement lors des dix jours qui séparent Roch Haachana de Yom Kippour; le reste de l'année, cette acceptation sera conditionnée à plusieurs facteurs. Pour le klal, le groupe qui prie ensemble, sa tchouva sera acceptée par D.ieu toute l'année; c'est-à-dire que la prière en mynian n'importe quel jour de l'année a quasiment la même valeur que la prière d'un juif isolé à Kippour! Force incommensurable du groupe, qui donne à chacun de ses membres plus que ce que chacun y apporte. Car le groupe est porteur d'une dimension supplémentaire, l'âme collective d'Israel qui transcende tous les lieux et tous les temps, et qui est le récipiendaire de l'influence divine sur terre. Ainsi que l'écrit le Rav Avraham Kook: "l'âme des individus du peuple d'Israel tire sa source du D.ieu vivant dans le trésor commun, et le groupe (le klal) donne son âme à chacun des individus d'Israel" (Orot Israel, 2, 3) Si Israel peut atteindre le niveau de Knesset Israel épouse de D.ieu, ce n'est qu'au niveau collectif, lorsque toutes les âmes s'unissent pour se rapprocher de leur Créateur et tenter l'union suprême, la dvekout avec D.ieu.
 
 

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