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TSAV-CHABBAT HAGADOL: LE PASSAGE DE LA TEMPORALITE A L'ETERNITE
 
 
Le Chabbat précédant la fête de Pessah est appelé le Chabbat Hagadol (Le grand Chabbat, ou plus exactement le Chabbat du Grand), en souvenir du grand miracle qui se produisit en Egypte l'année de la libération: le 10 du mois de Nissan, les Bné Israël ont pris un agneau et l'ont attaché chacun dans sa maison, pour le sacrifier le 14 Nissan, selon le commandement qu'ils avaient reçu[1]  et les égyptiens n'ont pas réagi; ceci est un miracle, car l'agneau était considéré par l'Egypte comme une des plus hautes divinités. Cette année-là, le 10 Nissan tombait un Chabbat, c'est pour cela qu'on l'appela le Chabbat Hagadol. Mais, font remarquer nombre de commentateurs, pourquoi continue-t-on à célébrer ce miracle le Chabbat précédant Pessah, même si celui-ci ne coïncide pas avec le 10 Nissan ? L'événement devrait être marqué à  sa date anniversaire, indépendamment du Chabbat..
Ceci vient nous apprendre un enseignement fondamental: il y a un lien intrinsèque entre le Chabbat et la fête de Pessah, et c'est pour cela que les Sages ont décidé de commémorer le miracle du 10 Nissan le Chabbat précédant Pessah,  indépendamment de la date elle-même. Pour comprendre le lien unissant Chabbat et Pessah, étudions tout d'abord ce que représente Chabbat.
Chabbat vient signifier en premier lieu témoignage. Témoignage que D.ieu a créé le monde et s'est arrêté le septième jour. C'est la raison pour laquelle nous nous tenons debout lors de la récitation du kiddouch, de la même façon qu'un homme qui témoigne au tribunal doit être debout face aux juges. La Guemara va encore plus loin dans l'acte du kiddouch: elle y voit un acte de partenariat (choutafout) entre D.ieu et l'homme dans la création (Traité Chabbat p 119b). Le fait de reconnaître D.ieu comme Créateur du monde fait atteindre à l'homme qui en porte témoignage la dimension d'acteur de l'histoire du monde: il devient "partenaire" de D.ieu dans l'acte de création, car, nous dit la Guemara, "le verbe est créateur" ("hadibour kémaassé" Chabbat 119 b).
Mais si le Chabbat vient signifier  la création, le début du monde, il est aussi porteur du signe de la fin, du projet divin pour le monde et l'homme. C'est là la seconde dimension du Chabbat: il est "comme le monde qui vient" (mieyin olam haba). Le olam haba signifie littéralement "le monde qui vient", c'est –à-dire le monde que l'homme doit faire advenir dans la réalité par ses actes et sa foi.  La conception juive du "paradis" n'est pas un monde sans matérialité, où seules quelques âmes justes bénéficieraient de la grâce et de la félicité divines. Il s'agit au contraire de notre monde qu'on aura réussi à transformer en paradis terrestre, à savoir un monde qui reconnaîtra la Souveraineté de D.ieu sur tous les actes de notre vie, sur notre passé et sur notre devenir. La Présence Divine sera ainsi presque "tangible", car "la terre entière sera remplie de la connaissance de D.ieu". Ce degré de proximité avec D.ieu, nous en avons chaque semaine une ébauche, avec le Chabbat. Nous nous détachons de la matérialité pour vivre dans un monde empreint de spiritualité, fait de prières, d'étude et aussi de déléctations culinaires, celles-ci représentant l'union réussie du matériel et du spirituel. Ainsi, le vin avec lequel nous célébrons le kiddouch, le pain que nous mangeons, deviennent les instruments de la sanctification du monde matériel et de son élévation vers un idéal de sainteté. En effet, le Ari zal nous a révélé que le Chabbat tous les mondes s'élèvent vers leur Créateur (alyat haolamot). Dans cet espace sanctifié, qui se trouve déployé et démultiplié dans chaque foyer juif  par le respect du Chabbat, nous goûtons à l'éternité. Par notre détachement d'avec les contraintes d'ordre matériel, nous faisons effraction dans le temps, tout simplement nous l'oublions. Celui-ci n'est plus qu'un simple instrument créé par D.ieu pour nous structurer les différentes étapes du Chabbat, mais il ne joue pas un rôle déterminant dans notre relation qui s'établit avec D.ieu pendant le Chabbat. Ce que nous cherchons (et pouvons trouver) c'est la proximité avec D.ieu, la dvékout en proclamant Son unité. Et D.ieu, en parallèle, affirme l'unité du peuple juif. Comme nous le disons à la prière de Minha : "Tu es Un et Ton Nom Un; et qui est comme Ton peuple Israël, nation une sur la terre". Cette proclamation de l'unicité de D.ieu, qui renvoie à l'unitude du peuple juif, invite à une relation d'une très grande proximité entre le Créateur et Son peuple, niveau atteint en particulier lors de la prière de Minha du Chabbat, point culminant de ce Jour.
Cette même proximité se retrouve lors de la sortie d'Egypte. Celle-ci représente l'archétype de toutes les libérations à venir, matérielles et spirituelles. C'est même elle qui a apporté au monde la notion de liberté. Cette libération se veut totale, méta-historique, puisqu'elle servira de modèle à toutes les rédemptions futures, y compris la rédemption finale du Messie. Se libérer signifie non seulement sortir de l'esclavage physique, mais aussi être capable de se hisser au-delà des contraintes de la temporalité qui pourraient s'imposer à nous-mêmes. L'homme véritablement libre est l'homme "fidèle à lui-même", nous dit le Rav Kook: "La différence entre un esclave et un homme libre n'est pas qu'une différence de statut social, comme par exemple un homme  inféodé à un autre. Nous pouvons en effet trouver un esclave dont l'esprit est empreint de liberté, et à l'opposé, un homme libre dont l'esprit est celui d'un esclave. La vraie liberté est cet esprit élevé, que l'homme et le peuple dans son ensemble acquièrent lorsqu'ils restent fidèles à leur identité fondamentale, à leurs caractéristiques spirituelles et morales d'êtres créés à l'image de D.ieu, et qu'ainsi ils vivent une vie pleine de sens et de valeurs" (Rav Avraham Hacohen Kook, Maamaré Harehaya p 157). Cette liberté acquise à Pessah est du même plan que celle que nous acquérons chaque Chabbat. En arrêtant la création le septième jour, D.ieu nous fait partenaire dans Son plan de l'histoire. En effet, le verset que nous récitons dans le kiddouch "en ce jour, D.ieu arrêta toute l'œuvre qu'Il avait décidé de créer" vient signifier la "limite" que D.ieu s'assigne pour laisser la place à l'homme et que celui-ci puisse, à l'instar de D.ieu, agir sur ce monde. C'est là la signification de la Guémara pré-citée, qui fait de l'homme qui récite le kiddouch, le partenaire de D.ieu dans la création. Le Chabbat, nous acquérons la liberté en nous détachant du temps. C'est aussi la raison pour laquelle un esclave est libéré la septième année, et pour laquelle la terre doit rester en jachère (la chmita) la septième année. Le sept est le signe de la perfection dans le monde de la nature, moment où il faut donc affirmer la liberté de tout être et de toute chose. 
Ce partenariat est le meilleur garant de toutes les libertés auxquelles l'homme peut aspirer. En reconnaissant D.ieu comme créateur du monde le Chabbat, puis en reconnaissant D.ieu comme intervenant directement dans l'histoire des hommes à Pessah, comme pourvoyeur de la véritable liberté, on s'inscrit ainsi dans un espace qui transcende le temps, et nous projette dans le monde de l'éternité, du Bien éternel. Dans ce monde, le mal se sera transformé en Bien, les êtres ayant tous reconnu la souveraineté de D.ieu sur leur création, leur liberté et leur devenir. Ils auront fait ainsi effraction au temps, valeur relative car créée, pour amener le monde à la rédemption, au-delà du temps. C'est là la signification des versets de l'alliance entre les morceaux (brit ben habétarim): " Tes descendants seront étrangers sur une terre qui ne sera point à eux, ils y seront asservis et opprimés durant quatre cents ansEt la quatrième génération reviendra ici" (Béréchit 15, 13 et 16). Pour exprimer l'esclavage et l'oppression, le texte utilise la notion de temps (quatre cents ans); par contre, pour annoncer la libération qui arrivera à la fin, la Torah  parle de génération. Le temps est l'aliénation, l'homme, avec le soutien de D.ieu, est l'agent de la liberté. (Voir Raavad, Edouyot, 2, 9)
Telle est aussi la signification profonde de la matza. Celle-ci représente en effet le pain qui n' a pas eu le temps de lever, à l'image de nos ancêtres qui n'ont pas pu attendre que leur pain soit prêt, D.ieu leur ayant demandé de sortir d'Egypte en toute hâte (béhipazon). Mais ils auraient pu préparer leur pain au moins quinze jours à l'avance, puisque D.ieu les avait prévenus de leur libération prochaine le premier jour de Nissan (Chemot, chapitre 12). Si D.ieu exige du pain non levé, il faut voir dans ce commandement plus qu'une simple contingence temporelle. Le Maharal nous explique qu'il s'agit justement de dépasser la temporalité. La délivrance s'est faite de façon miraculeuse, au-delà des lois de la nature, par l'intervention directe de D.ieu en Egypte d'un bout à l'autre du processus. Or le temps fait partie de la nature créée par D.ieu. Pour bien montrer que la rédemption d'Egypte transcende tous les éléments créés, y compris le temps, il fallait que ce qui symbolise la fête, à savoir la matza, soit aussi au-delà du temps (voir Gvourot Hachem chapitres 35 et 36). Les Bné Israël, en mangeant de la matza, se libèrent du temps aliénant, et deviennent les partenaires de D.ieu dans la grande histoire de l'humanité…

 
 
[1] Dans la parachat Bo, il est écrit: "Au dixième jour de ce mois-ci, que chacun se procure un agneau par maison paternelle, un agneau par maison" (Chemot 12, 3).
 
 

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