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TEROUMA-TETSAVE: LE TEMPLE DE D.IEU, OU LA SANCTIFICATION
DE L'ESPACE DU MONDE
 
Nos deux parachiot exposent le principe de l'édification du Tabernacle et le travail que les prêtres devaient y effectuer. La Torah énumère en menus détails toute la construction du Tabernacle et de ses ustensiles, tels l'Arche Sainte et les Chérubins, le Candélabre, la Table des pains de proposition, l'Autel etc.. Si le texte biblique a consacré quatre péricopes[1] à l'édification du Temple, c'est que celui-ci revêt une importance extrême dans le système de la sainteté présenté par la Torah. Nous tenterons de saisir le pourquoi du Temple, et ainsi d'exposer la portée que le Temple peut avoir dans l'économie du monde en général.
La notion même d'une maison pour D.ieu est paradoxale. Comment le Maître du monde, qui l'a construit et le dirige, pourrait-Il être contenu dans un espace limité, même si celui-ci est paré des plus beaux ornements et ustensiles? C'est ce que dit le Midrach: "Moïse trembla quand il entendit D.ieu lui demander de Lui construire un Temple: "Comment? Lui dit-il, les cieux et la tere ne peuvent Te contenir, et Tu voudrais une simple maison pour Toi? Et D.ieu lui répondit: Je contracterai (tsimtsoum) Ma Présence pour résider entre vingt solives au nord, vingt solives au sud et cinq à l'ouest"(Chemot Rabba 34, 1). Un second Midrach est encore plus explicite: "Ce que D.ieu désire ardemment (mithavé), c'est d'avoir une résidence parmi les êtres terrestres (dira batahtonim)". La Maison de D.ieu, d'après ces Midrachim, n'est pas un hasard, ou un pis-aller pour corriger la faute du Veau d'or[2]. Elle est voulue par D.ieu depuis le début de la création du monde. En effet, le premier tsimtsoum de D.ieu amena la création du monde, le second entraînera l'apparition du Sanctuaire, qui consacrera la Présence de D.ieu dans ce monde. Le Tabernacle, et plus tard le Temple de Jérusalem, représentent l'idéal le plus élevé auquel l'homme peut aspirer: faire régner directement, et quotidiennement, la souveraineté de D.ieu dans le monde. Le Temple est en effet le moyen par lequel la dimension de l'espace du monde se trouve sanctifiée. Le Temple est le point de jonction entre le monde supérieur, entièrement saint, et le monde terrestre, composé de forces duelles, spirituelles et matérielles. L'existence du Temple vient signer une accession possible de toutes ces forces matérielles vers un idéal de sainteté. Le but de D.ieu, en créant le monde, n'était rien d'autre que cela: pouvoir entraîner les forces empruntes de matérialité vers un monde fait de spiritualité. C'est ce que le Temple vient réaliser concrètement. Par son édification, et surtout par le travail sacrificiel qu'y font les prêtres, le monde matériel s'élève vers le divin. Et là est le souhait le plus profond de D.ieu , comme l'exprime le Midrach précédemment cité: avoir une résidence parmi les êtres terrestres.
 
Le Temple est en fait la possibilité qu'a donnée D.ieu à l'homme de sanctifier l'espace, qui est une des trois dimensions de la sainteté. Le Sefer Hayetsira explique en effet que tout ce qui a été créé par D.ieu peut se diviser en une des trois catégories suivantes: l'espace, le temps et l'être; ou, dans le langage du Sefer Hayetsira le monde , l'année et l'être (olam, chana, nefech: chapitre 2, michna 6). Le but de la création est d'élever ces trois dimensions vers la sainteté. L'élévation du temps se fait par le Chabbat et les fêtes, celle de l'espace par le Temple, et celle de l'homme par le travail des mitzvot.
Le temps est sanctifié par le Chabbat et les fêtes. Ces moments privilégiés représentent un moyen extraordinaire (au sens premier du terme, c'est-à-dire qui sort des jours ordinaires) pour se rapprocher de D.ieu. Le Chabbat se caractérise par deux mouvements: l'arrêt de toute activité productrice, aussi bien dans le domaine du profane que du sacré, et le plaisir spirituel (oneg chabbat) atteint par la délectation de trois repas et les retrouvailles avec sa famille ou ses amis. Le premier mouvement consiste en fait à imiter D.ieu, qui s'est arrêté de créer le septième jour de la Genèse. A Son image, nous nous arrêtons nous aussi, pour Lui montrer notre reconnaissance d'avoir mis en place un monde stable en six jours, ce qui nous permet, à nous qui vivons dans ce monde, d'avoir nos repères et nos limites, et ainsi, notre liberté. Cet arrêt de l'action se manifeste aussi bien dans le domaine social que dans le domaine des mitzvot. Hormis les trois prières de Chabbat, nous n'avons pas de mitzvot particulières à accomplir. Le Chabbat étant en soi un "signe entre D.ieu et Israël", les autres signes, comme par exemple les téfilines (les phylactères) sont prohibés le jour du Chabbat. Le second mouvement consiste à rendre saints des phénomènes qui n'ont a priori qu'une dimension matérielle, comme l'alimentation ou l'union conjugale. Lorsque nous accomplissons ces choses matérielles le chabbat, nous les élevons vers des sommets spirituels inégalés. Là est la grandeur et la spécificité du judaisme: transformer des actes matériels en un acte de foi. Les trois repas de Chabbat sont en effet considéres comme le moyen d'accéder à une foi parfaite en D.ieu. Le Zohar les appelle "les repas de la foi (séoudot déémamnouta)". Il s'agit de savourer les plats chabbatiques et de les accompagner d'enseignements et de chants de Torah. Ainsi, ce repas se transformera en une tentative d'adhésion à D.ieu. Tentative, car il faut pour réussir ce rapprochement vers le divin une parfaite adéquation entre le vouloir, la pensée, la parole et l'acte. Il faut désirer ardemment se rapprocher de la Présence Divine, y penser lors de ces repas, en parler (là est le rôle des "divré Torah" qui viennent concrétiser notre pensée), et agir en fonction de ces trois données précédentes, c'est-à-dire respecter scrupuleusement les lois de Chabbat et accomplir avec toute son âme le oneg chabbat. Cette congruence n'est pas chose facile, mais elle est la condition pour atteindre la sanctification du Chabbat. Il faut tout simplement vivre le Chabbat pour comprendre ce dont nous parlons.
Les fêtes portent aussi en elles ce potentiel de sainteté, de rapprochement de l'homme vers son Créateur. L'ensemble des fêtes représente la structure complète de l'arbre séfirotique, c'est-à-dire une entité complète et parfaite. Il existe en effet un parallèle entre chaque fête et chaque séfira, qu' a dressé le Arizal[3]. Ainsi, l'observance du Chabbat et de toutes les fêtes transporte dans ce monde la sainteté du temps, créée par D.ieu avec le monde. Il y a ainsi congruence entre les mondes d'en haut et le monde d'en bas. Chaque fête correspond en effet à la mise en évidence dans notre monde tangible d'une lumière créée par D.ieu au moment de la création du monde. Par exemple, la fête de Chavouot, où le peuple d'Israël reçut la Torah, ne pouvait être que le six Sivan, car ce jour-là correspondait à la lumière mise en place par D.ieu le sixième jour de la création. C'est ce que dit clairement le Talmud (Traité Chabbat p 88a): "La Torah fut donnée le six Sivan, jour qui fait pendant au sixième jour de la création. Si les enfants d'Israël n'avaient pas accepté de recevoir la Torah, le monde serait retourné au tohu et bohu d'avant la création du monde".
Mais pour donner un sens plein à ces dimensions de sainteté contenues dans le temps et l'espace, il faut la troisième dimension de sainteté, qui est celle de l'homme. Sans celui-ci, la sainteté spatio-temporelle ne restera que lettre morte, que potentiel qui ne peut pas se déployer dans la réalité. Il faut le facteur humain pour imprégner au temps et à l'espace la dimension divine.
  Par cette triple sanctification, le monde entier se trouvera empli de de la bénédiction divine. En effet, les différents ustensiles dans le Temple seront les vecteurs de l'abondance: ainsi la Table avec les pains de proposition empêcheront toute famine dans le monde; l'encens assurera l'unité des familles de la terre et préviendra toutes les guerres. Comment cela s'opère-t-il ?
Le Temple est le microcosme de l'univers, au même titre que l'homme. Il contient en Lui tous les éléments de la nature, et leur donne leur valeur et leur sainteté. Il y a en quelque sorte "transfert" de la sainteté du Temple vers la nature, celui-ci dispensant la sainteté concentrée à l'extrême en son sein vers le monde entier. Nous apprenons cela de la structure même du Temple, et de sa ressemblance avec le corps humain. En effet, le Temple est à l'image de l'homme, nous dit le Ramhal dans son livre consacré au Temple, "Michkéné Elion" (Les Temples Supérieurs), avec le cerveau, le cou, le buste et les membres. Et comme l'homme est le microcosme du monde ("L'homme est un monde en miniature" nous dit le Zohar), le Temple est donc représentatif du monde entier. Et puisqu'Il est le point de jonction entre le monde supérieur et notre monde, c'est par Lui que va se déverser dans le monde de la réalité l'Influence Divine.  
Ainsi, le Kodech Hakodachim, le Saint des Saints contenant l'Arche Sainte, est assimilé au cerveau humain, les deux Tables correspondant au deux hémisphères cérébraux. Puis vient la ménora, le Candélabre qui représente les yeux. Ensuite apparaît la Kétoret, le travail de l'encens, qui correspond à l'organe de l'odorat ; puis la Table des Pains de Proposition, qui représente la bouche. En sortant du Hékhal pour entrer dans la Cour, nous passons par une porte étroite qui correrspond au cou. Puis Ezrat Israël, la grande salle, où se trouve l'Autel: celui-ci représente le système digestif, qui consomme les aliments –ici les sacrifices-. Puis vient la Ezrat Nachim, qui correspond à l'appareil reproducteur. En parallèle du "corps" ainsi décrit du Temple, nous trouvons les différentes chambres qui l'encadrent, et qui sont les membres supérieurs et inférieurs.
On peut continuer l'analogie entre le Temple et le corps humain, non seulement au niveau de sa structure, de son "anatomie", mais aussi par rapport à sa fonction. En effet, le corps humain se nourrit d’aliments pour pouvoir se maintenir et ainsi permettre un équilibre parfait entre le somatique et le psychique; car le corps est le support indispensable au fonctionnement  harmonieux de l'homme dans le monde. Le corps n'est pas ce lieu des pulsions et des besoins physiologiques, il est d'abord le véhicule de la sainteté. Il permet à l'infini divin de se poser dans ce monde, d'être appréhendé par l'humain. Ainsi le corps ne fait pas que recevoir et assouvir ses besoins, il donne aussi. Ainsi en est-il pour le Temple. Il vit du travail  et des sacrifices qu'y font les Cohanim, mais Il prodigue à l'extérieur, au monde entier, toute l'Influence que D.ieu désire déverser dans Son monde. La Table des Pains de Proposition sera le canal de l'abondance alimentaire dans le monde; l'encens apportera la paix; le Candélabre dispensera l'intelligence et la sagesse à tous les peuples.
Nous pouvons donc comparer le Temple à une sorte d'immense "salle des machines" qui dirige le monde dans son ensemble. Lorsque la Ketoret (l'encens) est préparé comme il se doit elle annule la colère des peuples et les guerres; si une guerre éclate dans le monde, c'est parce qu'il existe une lacune dans la Ketoret.Ou bien s'il y a une famine dans le monde, c'est parce que les Pains de proposition n'ont pas été préparés ou présentés comme il faut. Enfin l'Autel joue un rôle prépondérant, celui de la sélection entre le bien et le mal. Tout comme le système digestif absorbe ce qui est bon pour le corps et rejette le reste, ainsi l'Autel, en consommant les sacrifices, notamment le sang et les graisses, joue ce rôle de sélection pour le monde entier, sélectionnant ce qui est nécessaire pour chaque peuple et éliminant le superflu et le mal.Ainsi le Cohen Gadol, tel un ingénieur s'occupant du bon fonctionnement de ses machines pour assurer le déroulement normal des différentes activités de son usine, doit veiller à la parfaite exécution dans tous les moindres détails du travail quotidien effectué au Temple. Il en va de la bonne marche du monde entier.
Comme le dit le Midrach, "si les peuples savaient combien le Temple leur prodigue leur bien-être, ils le construiraient en or"[4]. Espérons que le message universel inscrit dans le Temple se révèlera aux peuples, et qu'ainsi Israël et les nations oeuvreront de pair pour faire advenir le Bien à toutes les familles de la terre.    
 

 
 
[1] Trouma et Tetsavé, puis Vayikhel et Pekoudé. La lecture de ces parachiot se fait en général par groupe de deux (Trouma-Tetsavé et Vayikhel-Pekoudé). Nous diviserons donc notre commentaire en fonction de ced écoupage.
 
[2] Même si de nombreuses sources, comme le Midrach Tanhouma, voient le Mikdach comme une réparation de la faute du veau d'or. Voir notre article sur Ki Tissa.
 
[3] La correspondance est la suivante: Hessed avec Pessah; Gvoura avec Chavouot; Tiféret avec Souccot; Netzah avec Simha Torah; Hod avec Hanouka; Yesod avec Pourim; et Malkhout avec Chabbat.
[4] Bamidbar Rabba  1, 3. Voir à ce sujet le commentaire du Maharal dans Netzah Israel chapitre 5.
 
 

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