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VAYHI: LA REDEMPTION A TRAVERS
LES ENGENDREMENTS
 
Notre paracha vient clôturer le livre de Béréchit. Le premier livre de la Torah constitue le plan fondamental de tout ce qui arrivera dans la suite de l'histoire. C'est ce que nous avons montré au fil de nos articles, que ce soit avec les Patriarches qui ont posé les bases inébranlables du peuple juif et de sa foi, ou bien avec les douze tribus, notamment Joseph et Judah représentant les deux formes de messianité qui feront advenir la rédemption. C'est donc dire que tout le programme de l'histoire de l'humanité se trouve présent dans le livre de Béréchit, que ce soit de façon claire ou voilée. Pour utiliser un langage moderne, on pourrait dire que le livre de Béréchit est comme une sorte de molécule d'ADN dans laquelle se trouve inscrit tout le programme qui donnera naissance aux protéines et au corps. Notre rôle, en étudiant ce livre, est donc de décrypter les messages codés qui y sont inscrits pour mieux comprendre notre présent, et travailler pour l'élaboration d'un futur en accord avec les principes et les valeurs toraniques.
Notre paracha met particulièrement en relief cette dimension de la projection dans l'avenir, à partir de la prophétie de Jacob, et des bénédictions qu'il donnera à ses enfants avant de quitter ce monde. Il rassembla tous ses enfants pour leur délivrer le secret de la fin des temps. "Rassemblez-vous, je veux vous raconter ce qui vous arrivera dans la suite des jours" (Béréchit, 49,1). Et Rachi commente: "Jacob voulait leur révéler la fin des temps, mais la Présence Divine (la Chekhina) s'est retirée de lui, et il a prononcé d'autres paroles". Tout se passe comme si le plan divin, bien qu'étant établi et connu des Sages, ne peut être dévoilé, ou du moins que par allusions[1]. Alors, Jacob donnera des allusions sur la suite de l'histoire à travers les bénédictions qu'il adressera à ses enfants. Il faut donc chercher dans ces bénédictions ce qui peut être révélateur de l'histoire, et notamment de sa fin, à savoir la rédemption.
Autour de la notion de rédemption s'articule la dimension de la royauté et des deux messies, puisque c'est par eux qu'elle pourra advenir. Nous devons donc examiner en particulier les bénédictions adressées à Judah et Joseph, puisque ce sont à partir de leurs descendants respectifs qu'apparaîtront les modèles messianiques annonciateurs de la délivrance. Au premier, il promet " que le sceptre ne quittera pas Judah, ni le législateur sa descendance" (Béréchit, 49, 10). En fait, la traduction littérale est quelque peu différente: "le législateur sera entre ses jambes", l'entre-jambes étant évidemment une allusion directe aux engendrements. Mais à un niveau plus symbolique, l'entre-jambes, ou l'appareil génital, correspond à la neuvième sefira de l'arbre séfirotique, le Yesod, ou Fondement. Les séfirot ont en effet toutes une corrélation corporelle. Ainsi, la hokhma (la sagesse) est représentée par le cerveau, la bina (le discernement) par le cœur, le hesed (l'amour) est représenté par le bras droit, la gvoura (la rigueur) par le bras gauche, la tiféret (la miséricorde) par la poitrine, le netzah (l'éternité) par la jambe droite, le hod (la splendeur) par la jambe gauche, et le yesod (le fondement) par l'appareil génital masculin[2]. Mais les corrélations ne s'arrêtent pas là: il y a aussi identité entre les séfirot et les personnages bibliques-clé. Ainsi, Avraham sera hesed, Isaac gvoura, Jacob tiféret, Moïse netzah, Aaron hod, Joseph yesod et David malkhout[3]. Nous voyons donc que derrière la bénédiction que Jacob donne à Judah, se cache Joseph, puisque celui-ci symbolise le yesod, qui est lui-même l'appareil génital. Une fois de plus, les deux messianités apparaissent ensemble, pour œuvrer de concert afin d'amener la guéoula. Ce que dit en filigrane Jacob à Juda, c'est qu'afin que le sceptre ne quitte pas son royaume, il est nécessaire que la justice soit assurée par Joseph: "le sceptre ne quittera pas Judah, ni le législateur sa descendance" c'est-à-dire les engendrements, donc le yesod, donc Joseph.
Hormis l'imbrication des deux messies dans cette bénédiction, notre paracha fait allusion aux générations futures qui assureront la chaîne des engendrements jusqu'à la rédemption finale. Ainsi, parmi les descendants de Joseph, apparaîtra un personnage clé dans la marche vers cette guéoula: Josué. Celui-ci, comme Joseph, est de l'ordre du yesod, et c'est pour cela qu'il dirigera la guerre pour la conquête d'Israël. Seul un homme issu de Joseph peut être à même de mener à bien une guerre, donc s'occuper des problèmes matériels, mais dans une optique et une finalité entièrement spirituelles, à savoir habiter la terre d'Israël pour y faire régner la Présence Divine, le Bien absolu distribué au monde entier. C'est ainsi qu'il faut comprendre les guerres d'Israël: le but n' est pas de conquérir une terre pour montrer sa puissance et sa force aux peuples voisins, mais au contraire pour servir l'humanité en diffusant à partir de l'épicentre du monde-Jérusalem et la terre d'Israël- la bénédiction et l'abondance divines.
Du côté de Judah, la guéoula se manifestera par celui qu'on peut appeler le roi-messie: David. A son époque, et plus encore avec son fils Salomon, le peuple juif connut une ére d'apogée inégalée jusqu'à aujourd'hui. David étendit et affermit le royaume d'Israël, et surtout écrivit les Psaumes, c'est-à-dire qu'il sut allier le pouvoir politique avec la souveraineté totale et absolue de D.ieu sur tous les événements du monde. Avec le Roi David, c'est la première fois qu'un roi d'une société terrestre fait régner le Créateur comme Maître véritable du monde. "Avec David, nous avons affaire à une société humaine qui reconnaît la loi du Créateur comme sa constitution, quelles que soient les tensions que la société humaine peut avoir avec cette loi idéale[4]." Il y aura donc bien dans l'histoire du peuple juif un moment où la messianité est atteinte: c'est avec David et Salomon. Mais cette apogée sera de courte durée, et l'après-Salomon sera caractérisé par le schisme puis les exils.
C'est qu'il manquait peut-être celui qui allait faire l'union entre les deux messianités, celle de Judah et celle de Joseph: la tribu de Benjamin. Comme nous l'avons vu dans la paracha Miketz, c'est en effet Benjamin qui doit sceller l'union entre les deux messies, et c'est pour cela que Joseph met tout en œuvre pour le faire venir auprès de lui. Benjamin est celui qui est né en Eretz-Israël, et qui ne s'est pas prosterné devant Esav (puisqu'il n'était pas encore né). Il représente donc cette Torah d'Eretz-Israël, entière et pure, qui aspire à ne faire qu'un entre matérialité et spiritualité. C'est donc pour cela que le Temple, symbolisant cette rencontre de la plus haute spiritualité avec l'ensemble de la matérialité humaine et terrrestre, sera constriut sur le territoire de Benjamin. Et celui, qui dans les générations, représente cette guéoula, est Mardochée (Mordekhai), issu de la tribu de Benjamin. C'est en effet lui qui amorcera le retour vers la terre d'Israël et la reconstruction du Temple[5]. C'est pour cela que Joseph et Judah se battent pour Benjamin, car il représente l'instauration de la royauté en Israël.
Mais l'époque d'Esther et de Mardochée est aussi un tournant crucial dans l'intégration de la Torah dans le monde, puisque c'est à partir de ce moment-là que les juifs acceptèrent de leur propre volonté et la Torah écrite et la Torah orale (voir traité Shabbat 88a). On sait en effet qu'au moment du don de la Torah au mont Sinai, le peuple fut sommé d'accepter la Torah: "D.ieu renversa la montagne sur eux et leur dit: si vous n'acceptez pas la Torah, ici sera votre sépulture". Il y a donc, malgré la dimension unique et grandiose du don de la Torah au mont Sinai, une problématique de contrainte de D.ieu vers le peuple juif. Le don de la Torah reste, malgré tout, marqué par le sceau de la contrainte divine sur les hommes. C'est qu' à ce moment –là précis de l'histoire du peuple juif, le seul rapport possible entre D;ieu et Son peuple était de l'ordre d'un rapport d'esclaves à leur maître. Sortant d'Egypte, ils n'étaient pas mûrs pour recevoir la Torah comme hommes libres. Il faudra attendre l'époque d'Esther et de Mardochée pour que la Torah soit acceptée dans un acte entièrement libre, fait par des hommes devenus affranchis de toute servitude humaine, puisqu'ils avaient vaincu Haman et étaient devenus maîtres et libres sur le territoire d'Assuérus (Mardochée devint le premier ministre du roi, et la reine fut Esther).
 A travers l'acceptation volontaire de la Torah , c'est une nouvelle dimension de la rédemption qui s'ouvre dans le paysage historique: celle de faire l'unité entre la Volonté Divine et celle de l'homme. C'est grâce à cela que la construction du second Temple s'avéra possible, et c'est grâce à cette dimension retrouvée dans les temps modernes que nous pourrons bâtir le Troisième Temple, et ce pour l'éternité.

 
 
[1] Ce refus du texte biblique de nous révéler l'avenir recèle une profonde nécessité humaine: conserver la liberté humaine face à la Providence Divine. Celle-ci dirige en effet tout, mais la place de l'homme n' en est pas effacée pour autant. Sur ce sujet fondamental, voir notre article sur Yom Kippour.
[2] Ces correspondances sont données par les Tikouné Hazohar, et forment un texte qu'on appelle la petiha d'Eliahou Hanavi, qu'on a l' habitude de lire avant les prières du matin et de l'après-midi.C'est dire qu'elles sont centrales dans la liturgie et la pensée juive, malgré le risque évident de tomber dans l'anthropomorphisme. Mais ces correspondances ne sont révélées par le Zohar que pour nous faire comprendre que l'homme est un microcosme à travers duquel s’articulent toutes les forces en jeu dans la création. Il existe un Homme Primordial (Adam Kadmon) qui n'a rien d'humain au niveau corporel, mais qui résume de par sa structure tout l'univers. Ainsi, le Zohar veut nous faire comprendre que, derrière notre cerveau, ce qui est à l'œuvre, c'est la force divine qui s'appelle sagesse. Nous ne pouvons utiliser notre cerveau que si cette force métaphysique délivre son flux sur notre cerveau humain. Celui-ci n'est donc que le substrat sur lequel s'applique tout un réseau de forces venant de la Volonté Divine, et qui s'appelle séfirot.
 
[3] Une étude typologique de tous ces personnages n'est pas possible ici, mais nous voudrions juste expliquer la relation entre Joseph et le yesod, l'appareil génital. Joseph est appelé Joseph le Juste, parce qu'il a résisté à la tentation de la femme de Putiphar, alors que celle-ci lui proposait, outre son corps, toutes les jouissances matérielles possibles auxquelles un homme pouvait rêver en Egypte. Pour la maîtrise totale de ses pulsions dont il a fait montre, la tradition juive en fait le modèle du tsadik, du juste. Le yesod est la séfira liée à la dimension du juste, car ne peut être juste que celui qui domine son corps et ses désirs pour œuvrer dans le sens de la sainteté, c'est –à-dire une utilisation de ces désirs à des fins spirituelles. Joseph est l'archétype de du personnage qui élève son corps vers la recherche d'une haute spiritualité.
 
[4] Rav Léon Askénazi (Manitou). Cours sur l'Ecclésiaste, numéro 7 de la série Mayanot, Editions Fondation Manitou, 1999; P 22
 
[5] C'est en effet après l'épisode du Rouleau d'Esther que les juifs pourront revenir sur leur terre, grâce à l'édit du roi Cyrus, qui serait, d'après la tradition, le fils de Assuérus et d'Esther.
 
 
 

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