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QORAH OU L’ OCCULTATION

DU TEMPS DE L’HISTOIRE HUMAINE

 
Après la catastrophe des explorateurs qui entraînera l’errance et la mort dans le désert pour la génération sortie d’Egypte, un autre événement dramatique survient: la division au sein du peuple, avec comme guide Qorah qui arrivera à entraîner derrière lui les figures les plus prestigieuses de la société de l’époque, les chefs du Sanhédrin et autres dirigeants tels Datan et Aviram. La faute de Qorah est si grave que même Moïse, l’intercédeur auprès de D.ieu dans toutes les situations les plus catastrophiques, non seulement ne priera pas pour leur sauvegarde, mais de plus demandera que leur mort ne soit pas naturelle (chapitre 16, versets 28 à 32). En effet, ils seront engloutis vivants par la terre béante.
 
Néanmoins, nous voyons que de Qorah émergeront des éléments positifs: les fils de Qorah ne sont pas morts, ils iront étudier la Torah à Bné-Braq, et ils écriront même des psaumes. De plus un géant de la Torah comptera parmi leurs descendants: Samuel. Tout ceci permettra au Ari zal d’affirmer qu’il y a en Qorah un élément de sainteté, puisqu’il dit que les initiales de son nom correspondent aux dernières lettres de chaque mot du verset “le juste comme le palmier fleurira”.  צדיק כתמר יפרח Comment peut-on concilier ces deux aspects apparemment contradictoires?
L’erreur de Qorah est une erreur dans le temps. Lorsqu’il affirme que tous les Enfants d’Israël sont des gens saints, il ne fait que reprendre à son compte ce que D.ieu avait déclaré au moment du Don de la Torah: “Vous serez pour Moi un royaume de prêtres et un peuple saint” (Exode, 19, 6); ou bien dans la paracha Qedochim:” Vous serez saints, car Moi Je suis saint” (Lévitique, 19, 2). Mais ce à quoi Qorah n’avait pas prêté attention ( ou n’avait pas voulu y prêter attention) c’est que ces versets qui parlent de la sainteté du peuple, sont tous au futur. La sainteté n’est pas une grâce que l’on obtient immédiatement, même après la plus haute Révélation qui soit, à savoir le Don de la Torah. La sainteté est de l’ordre de l’acquisition, du travail acharné, où il faut gravir échelon après échelon dans l’échelle du travail divin, tel que nous le révèle Rabbi Pinhas Ben Yair dans le Talmud (Avoda Zara 20b):” La Torah mène à la prudence, la prudence au zèle, le zèle à la propreté, la propreté à l’ascèse, l’ascèse à la pureté, la pureté à la piété, la piété à l’humilité, l’humilité à la crainte, la crainte à la sainteté, la sainteté à l’esprit de prophétie, l’esprit de prophétie au pouvoir de résurrection des morts”. Ces différents échelons seront développés dans le grand livre du Ramhal, le Messilat Yecharim (La voie des justes) qui nous expliquera comment, à partir d’une introspection de tous les instants, et d’efforts incessants, on pourra acquérir les différents attributs pour tenter, peut-être, de s’approcher de la sainteté. La sainteté est possible, certes, mais elle dépend de nombreux facteurs, qui sont, d’un côté, le travail de l’homme, et de l’autre, une évolution de l’Histoire dans le temps universel. Le Ramhal, à la suite du “Brit Menouha”, nous a révélé quue l’histoire de l’humanité se développe et mature lentement sur une période de dix mille ans. Ces dix mille ans se subdivisent eux-mêmes, selon Daat Tvounot, en cinq périodes: les six mille premières années sont celles de l’histoire humaine à proprement parler, ou de la Direction de la Justice, où D.ieu n’intervient que d'une manière voilée et où l’action de l’homme est au premier plan. Vers la fin de ces six mille ans, doit se révéler le Messie, qui inaugurera un autre temps, celui où D.ieu dévoilera Sa Face, appelé la Direction de l’Unité, et où le rôle de la providence divine dans la genèse de chaque chose apparaîtra de façon évidente. Il s’agit du septième millénaire, ou Shabbat du monde. Les huitième, neuvième et dixième millénaires correspondent chacun à une ascension supplémentaire dans le monde de la spiritualité, où les besoins matériels se feront de plus en plus rares pour laisser place à l’aspect purement “nichmatique” de l’homme. Il n’y aura alors plus de place pour le mal, celui-ci ayant été réparé par l’homme, qui ne fera intervenir que le Bien[1]. C’est aussi ce que nous révèle sous un aspect voilé le Ari-zal, lorsqu’il parle du passage du monde de l’Unification (Akoudim) au monde des Points, du multiple (Nekoudim), avant la création du monde. Au moment du Tsimtsoum, sont apparues deux forces qui semblent antagonistes mais qui sont en fait complémentaires pour diriger le monde: la Droite et les Cercles. La Droite (le Kav) représente la Lumière divine qui pénètre un monde où il n’ y a que la trace de la Présence Divine (le Réchimo), celle-ci s’étant “retirée” pour laisser place au principe de la limite. De cette Droite, vont émaner des cercles (les Igoulim) qui seront la matrice de toute la nature, de tout ce qui semble a priori s’agencer de façon autonome: les lois naturelles. On peut comparer ces deux entités, le Kav et le Réchimo, à l’âme et au corps, où l’âme est une composante non-matérielle, donnant à l’homme une liberté d’action, et le corps, uniquement matériel, réagissant essentiellement à des lois physico-chimiques, correspondrait au Réchimo[2].
De cette association du Kav et du Réchimo, vont émerger les principes gouvernant le monde, à savoir les dix Séfirot. Les séfirot sont composées de lumière et d’un réceptacle[3]. A un certain “moment”[4] de l’agencement de ces séfirot, va se produire un éclatement des réceptacles (Chevirat hakelim). Cet événement crucial annonce la possibilité du mal, et le paasage d’un monde qui était parfaitement uni, les Akoudim, à un monde où la différenciation existe, et où la désunion, et donc le mal, s’annoncent comme potentialités ontologiques. Après la brisure, commence le monde de la réparation, du Tikoun, qui annonce le principe de l'ordre et de la nécessité d'une gradation des choses, dans le temps, l'espace et l'être.
Qorah pensait que l’on pouvait atteindre de nouveau ce monde unifié, où il n’ y a plus besoin d’intermédiaires entre D.ieu et le peuple (les Sages) et où chacun “encercle” de façon égale la Présence Divine . Le cercle est en effet remarquable par le fait que tous ses points sont équidistants par rapport au centre, et qu’on ne peut pas différencier ou privilégier un point par raport à un autre. Parfaite “démocratie” où tout un chacun pourrait contempler la Lumière Divine sans être aveuglé et en profiter de façon égale par rapport à tous ses semblables. C’est là le sens caché de cette Guemara qui annonce qu’à la fin des temps, les Justes feront une ronde autour de D.ieu et diront “C’est Lui que nous avons toujours espéré" (Taanit p31a).
Seulement, voilà, Qorah s’est trompé d’époque. L’Histoire ne faisait que commencer, et les Enfants d’Israël étaient à un stade où ils avaient besoin plus que jamais d’un Juste pour les guider. Comment Qorah a-t-il pu ainsi se tromper?
  Cette dispute s’avérait légitime aux yeux de Qorah, puisque Moïse semblait avoir échoué dans sa mission de mener les Enfants d’Israël sur la Terre promise et que ce même Moïse avait été déjà critiqué par sa soeur, Myriam. Qui plus est, Moïse avait dû, sur l’ordre de D.ieu, nommer un conseil de 70 Sages pour faire aboutir les différentes requêtes du peuple. Puisque le pouvoir de Moïse semblait ébranlé, peut-être était-ce le signe, d’après Qorah, que l’entremise des justes entre D.ieu et le peuple n’était plus nécessaire, pire peut-être même désavoué par D.ieu lui-même ? C’est sur cette toile de fond qu’éclate la dispute de Qorah. Le rôle des Justes étant éminemment important dans toute l’Histoire qui allait se jouer à partir de maintenant, Moïse invoque D.ieu et demande que ces fauteurs de trouble  disparaissent, et de façon non naturelle, pour bien montrer aux Enfants d’Israël et au monde tout entier, que la Direction Divine s’articule autour des Justes, et ce tout le temps des six mille ans de l'histoire. Si ceci est remis en cause, toute la Torah risque de disparaître; et ainsi le monde de revenir au chaos. L’enjeu est donc tel qu’il n’y a pas d’autre choix que de faire disparaître Qorah et son engeance de façon brutale et surnaturelle, pour bien montrer qu’à travers les Justes de chaque génération, même si l’ordre naturel semble prééminent, que c’est D.ieu qui dirige le monde et agence les différents événements qui s’y déroulent. Seulement à la fin des temps, lorsque les hommes auront compris la Direction Divine à travers la Direction de la Justice, alors le Juste ne sera plus un intermédiaire obligatoire entre D.ieu et le monde. Mais il faudra attendre pour cela l’Arrangement universel, le Tikoun parfait, c’est-à-dire la disparition du mal dans ce monde et l’aspiration de chaque individu à une spiritualité parfaite. Alors, seulement alors, on pourra dire que “toute la communauté est sainte”, que l’on n’a pas besoin d’un fil bleu azur sur un talit entièrement bleu, ou qu’une maison pleine de livres saints peut se passer de mezouza.

 
 
[1] Voir Daat Tvounot, chapitres 6 et 7
 
[2] Cette distinction entre corps purement matériel et âme spirituelle peut sembler dépassée à l’ère de la neurobiologie, où de nombreux chercheurs tentent de cerner, voirede localiser le centre de la spiritualité à partir de cartographies du cerveau. En effet, à la suite des progrès de l’imagerie cérébrale, certains neurobiologistes ont tenté une rationalissation à l’extrême de tous les phénomènes cognitifs. Mais après plus d’une décennie de recherche dans le domaine, les leaders dans ce domaine, comme le Prix Nobel Gerald Edelman ont dû se rendre à l’évidence que le cerveau humain était bien plus compliqué que n’importe quelle machine ou ordinateur complexe, et que l’explication du processus de formation d’une simple pensée par l’homme nous échappait presque totalement (voir comment la matière devient conscience par Edelman et Tononi, aux éditions Odile Jacob, 2000; notamment chapitre 16). Il nous semble, avec Ricoeur, que l’on peut dire du cerveau qu’il est le substrat de la pensée, mais qu’en aucun cas on ne peut limiter le phénomène extrêmement complexe de la pensée humaine à une zone anatomique donnée (voir Ce qui nous fait penser: la nature et la règle par Changeux et Ricoeur, Edtions Odile Jacob 1998). Il semblerait donc bien qu’il y a en l’homme une partie non-synthétisable, comme disait Lévinas, qui transcende sa corporéité, et fait de lui un être tendu vers la spiritualité, le Bien et la socialité
[3] Ceci est une simplification. En effet, les sephirot ne sont pas identiques concernant la lumière et le réceptacle. Aoinsi, la dernière sephira, la Malkhout n’est que réceptacle et n’a pas de lumière propre
 
[4] Il s’agit d’un abus de langage. On ne peut pas parler de moment puisque le temps n’a pas été encore crée et que nous sommes donc dans un univers purement spirituel, où il n’ y a ni avant ni après.
 
 
 

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