KIPPOUR OU LE RETOUR À LA RACINE PREMIÈRE
Kippour n'est pas seulement le jour de « l'expiation des fautes », ou « le jour du Grand pardon » (ce qui est très beau en soi - que le jour le plus sacré chez un peuple soit celui de pardonner et de se faire pardonner).
Le pardon, comme lʼexpiation des fautes, constituent les moyens pour nous purifier. La tradition exotérique a fait du moyen lʼessentiel de Kippour. Si Dieu expie nos fautes, ce nʼest pas seulement pour nous décharger du fardeau de nos erreurs et déviations; cʼest pour nous permettre de nous rapprocher de Lui.
Ainsi, Kippour est le jour où lʼhomme se régénère, et se trouve libérer du fardeau de la pesanteur de la nature, c'est-à-dire de lʼoccultation de l'Unité absolue. En ce jour "saint", l'homme peut atteindre son summum - sa racine première - celle d'avant la faute, celle antérieure à l’état de créature dépendante des lois et vicissitudes du temps.
C'est seulement grâce à la sainteté que l'homme peut réparer l'hiatus primordial - qui lui a permis d'être une créature autonome. Autonomie qui est à l'origine de la déviation et de la rébellion de Adam ; mais qui demeure-en même temps- la condition nécessaire à l’élévation de l'homme.
Par cette volonté ferme de revenir (lachouv) au point primordial - lʼInfini - l'homme goute à lʼéternité. C'est là le secret du grand-prêtre qui pénètre le Saint des Saints (le jour de Kippour), pour rencontrer le Un, lʼInfini.
Lors de la Néʼila (la clôture de Kippour) lʼhomme doit se considérer, lui aussi, comme un grand prêtre qui pénètre le Saint des Saints ; pour, à son tour, y rencontrer lʼInfini et mériter la vie divine.
GMAR HATIMA TOVA - M.C